Les chiffres de janvier 2018 compilés par Net Applications et relayés par Computer World nous montrent qu’Internet Explorer, Edge (Microsoft) et FireFox (Mozilla) ont à nouveau perdu du terrain face au désormais hégémonique navigateur de Google: Chrome.
Les 2 navigateurs Microsoft, IE et Edge, représentent désormais 16,5% du marché. FireFox de Mozilla conserve 10,85% après avoir de nouveau concédé 0,2% sur le seul mois de janvier. Chrome grapille les parts laissées par ses concurrents directs, terminant le mois à 61,4% de parts de marché ! Les projections de Net Applications montrent que le couple IE/Edge pourrait passer sous la barre des 10% de PDM dès le mois d’août 2018, précédé sans sa chute par Mozilla, qui passerait sous les 10% dès le mois de mars.
Historiquement, Microsoft avait progressivement ravi la première place du secteur à Netscape dans les années 1990 avant de voir sa domination progressivement érodée par Chrome.
Chrome a gagné environ 5% de PDM entre janvier 2017 et janvier 2018.
Dans un schéma désormais bien connu des entreprises technologiques américaines, la PDM de Chrome est largement supérieure aux PDM de tous ses concurrents combinés (le fameux effet “Winner Takes It All”).
Doit-on s’en réjouir au titre que l’expérience offerte par Chrome serait la meilleure du marché ou au contraire s’en inquiéter et appeler à l’émergence d’un véritable contre-pouvoir ?
Les situations de quasi monopole ne sont jamais souhaitables, surtout lorsque les données privées des utilisateurs sont en jeu, ce qui est bien évidemment la motivation principale de l’agressivité de Google sur le marché des navigateurs. Le volume de données dont dispose Google grâce à l’analyse du trafic qui transite par Chrome lui permet d’asseoir chaque jour davantage sa domination sur un autre créneau, celui de la recherche en ligne. Aucun autre acteur ne dispose d’autant d’informations qualifiées sur le trafic internet global. Comme nous l’évoquions dans un article précédent, il est possible de désactiver le partage des données avec Google, mais peu de gens le font réellement, par paresse ou par méconnaissance. C’est le pari qui sous-tend le modèle économique de la plupart des fournisseurs de solutions gratuites: qui ne dit mot consent.
En outre, la popularité écrasante de Chrome a stimulé l’appétit de hordes de hackers qui n’hésitent pas à exploiter les fonctionnalités du navigateur, notamment les fameuses extensions, qui leur servent souvent de pivots pour collecter des données ou injecter des scripts malicieux à grande échelle.
Alors, oui, nous appelons de tous nos voeux l’émergence d’autres acteurs de premier plan qui pourraient faire voler en éclats le quasi monopole de Google, pour éviter les risques afférents à l’hyper centralisation du traitement des données ET aux brèches de sécurité d’un système pris pour cible en raison de son ubiquité.
Et quels que soient les acteurs qui voudraient briguer l’attention des surfeurs, nous les invitons à respecter leur vie privée et à faire de leur sécurité leur priorité absolue. Nous nous engageons dans cette voie et espérons être suivis par d’autres acteurs, avec pour objectif de construire un marché plus équitable, où aucun fournisseur ne disposera de plus de parts de marché que l’ensemble de ses concurrents.